Toutes ces dernières années, lorsqu’on me demandait quels étaient les meilleurs parmi les jeunes compositeurs, je répondais: Elliott Carter. Ce n’était pas une plaisanterie; il était pour moi le plus jeune de par son infatigable énergie créatrice, le renouvèlement et la fraîcheur de ses idées musicales, sa fantaisie savamment organisée.

Chaque rencontre avec lui était un délice, tant son intelligence cultivée, sa courtoisie exquise et sa bonne humeur inextinguible étaient rayonnantes.

Il ne nous a pas quittés: son oeuvre si abondante nous captive et nous enchante, et son rire léger continue de retentir à nos oreilles.


In recent years, whenever anyone asked me to name the best young composers, my answer was simply: Elliott Carter. This was not a joke. To me he was the youngest of all in terms of his indefatigable creative energy, the freshness of his musical ideas, and the inventiveness of the trajectory of each new piece.

His cultivated intelligence, courteous and considerate manner, and inextinguishable good humor made every personal encounter a delight.

He has not left us bereft: his many works retain their power to captivate and enchant us, and his light-hearted laughter still sounds in our ears.

[Translation by Allen Edwards]